vendredi 26 juin 2015

Surmonter "La malédiction des maths". Problèmes mathématiques au cycle 2 et 3.



Dessin de Déborah, élève CLIS


Distraction, manque d’énergie, fatigue – face aux mathématiques, l’élève ordinaire développe une multitude de symptômes. 
A son ennui profond, s’ajoute le syndrome de la pantoufle. Autrement dit, une phase d’endormissement, anesthésie où l’absence de sensation est généralement suivie d’un réveil douloureux.   

Pire, il arrive que quelques élèves inconscients du danger, tel Empédocle* curieux de découvrir l’alchimie de la matière ardente - prêt à tous les émerveillements – s’approchent du cratère insondable des opérations. Calculs** au bord desquels les malheureux penchent un peu trop l’esprit, cherchant à résoudre l’équation des nombres jusqu’à en perdre la tête. Que reste-t-il  alors de leurs velléités scientifiques ?
Plus rien ! 
La surchauffe aura projeté les agitations fébriles vers de sombres élévations intellectuelles. 
              Laissant pour tout souvenir un précipité de pierre. 
                          Gouffre au bord duquel un objet terrible, une vision accablante, une sandale enracinée aura tôt fait de rendre fou le mathématicien en herbe ayant assisté à la scène.

Comment dès lors, nourrir l’effort, aborder cet apprentissage sans vivre les exercices comme une batterie de calculs ? Rafales d’exercices aussi compliqués qu’impossibles ? Forme ultime d’un désagrément frisant l’instrument de torture (Sauf pour les médaillés Fields et notamment Cédric Villani ayant résolu 200 énigmes chaque mercredi de son enfance – révélation frisant la provocation.) ? Peut-on développer la puissance de calcul sans augmenter le désarroi de l’élève au cube, sans atteindre  l’apothéose de l’écœurement ? 






  [Humour. Le chêne parlant, le seul blogue pédagogique capable de mêler ‘Perfect sense’, PI, Mister Nobody, Un plan parfait, Etienne Klein et Einstein dans la même vidéo. ]

Comment faire d’un outil mortifère, un objet de contemplation ? 
Est-il seulement possible de dépasser l’expérience négative ? De se dégager de ce théorème de l’angoisse ? Cheminer. Surmonter ce volcan de la nullité. Entrer dans cette nécessité qui fait de l’écorce terrestre un terreau nourricier, une substance aimable, digne d’intérêt ? 

Scieszka Jon & Lane Smith ont relevé le défi. Leur livre « La malédiction des maths » crée un rupture. Dépayse.
En projetant sur le tableau vert les inquiétudes enfantines, les auteurs en font prendre conscience. Les exposent. Les dédramatisent. Quoi de plus rassurant, en effet, que de confier ses craintes ? En parler n’est-ce point déjà entrer dans  un processus de guérison ? 
Psychanalystes et psychologues ne sauraient démentir. 

Faire l’expérience de ses craintes en passant par l’album, c’est penser autrement. S’enraciner dans  la vie sans la fuir. Ouvrir la porte de la peur, en passer le seuil. Se déplacer par rapport à ses tourments et ses réticences. 

Ce qui est en jeu, c’est de refuser le rapport exclusif des maths aux maths. Combattre cette image d’une science mathématique habitée uniquement par les nombres.

Car, en effet, l’épreuve mathématique comprend d’autres substances. Une multitude de dimensions. La compréhension des brumes de l’énoncé. Sa traduction en langage clair. Son analyse en terme d’images mentales. Sa mise en équation. A exposer tous ces paramètres, on en ressent un certain vertige. Une excitation. 

Décloisonner les maths. C’est sans doute développer la curiosité. Faire varier les entrées possibles, générer de la saveur.


                           Et anéantir - qui sait un instant, une seconde, un infini pour certains -

                                                                                          La malédiction de l’école.

----------------

* Patient vient du latin patiens, ayant des liens avec la souffrance, surtout le fait de l’endurer.
* Mythe d'Empédocle : le philosophe aurait été victime d'une éruption volcanique de l'Etna soit par suicide, soit par désir d'étudier le cratère. On aurait retrouvé l'une de ses sandales.
** Calcul vient du latin calculus – autrement dit caillou ou petite pierre, d’où les calculs rénaux.


---------------------
      La preuve en images :   Séance expérimentée par votre serviteur le Chêne en CLIS (élèves de niveau CP à CM1) et en CE1 - et ce avec succès. 
Possible dès le CE1    - CE 2.

Nous allons utiliser certains exercices de l'album et en adapter d'autres. Les problèmes trop compliqués seront masqués par des feuilles colorées.


Auteur : Scieszka Jon 
Titre : La malédiction des maths. 
Editeur : Seuil Jeunesse Paris, 1997 
Illustrateur : Lane Smith

Le problème :




Les aides :




Les procédures :




Pour accéder à d'autres problèmes (se reporter en fin d'article) 

CLIQUER ICI


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire